TRAVAIL PRESENTE PAR LES ANIMATEURS:
    RAYMOND KUMBELUNZWETU
    &
    JEAN-PAUL ATUSAMESO
    MAI 2005
0. INTRODUCTION
Conscient des effets néfastes que l’homme moderne a causés à l’humanité suite à l’industrialisation et à la science, nous avons pensé qu’il est grand temps de recourir à d’autres approches de développement durable qui respecte l’humanité et l’environnement. Ainsi avons-nous opté pour l’implantation des Eco-villages pour le développement de nos populations en milieu rural. Ce rapport décrit les séances des travaux d’implantation du premier Eco-village en République Démocratique du Congo, dans la province de Bandundu à Kibeti du 20 au 29 mai 2005.
Par ailleurs, dans l’implantation des Ecovillages en RDC, nous travaillons de commun accord avec le Réseau Mondial des Ecovillages « GEN » (Global Eco-Villages Network). Nous attelant sur la formation reçue à Eco Yoff, Dakar au Sénégal, nous n’allons certes pas copier le modèle des Ecovillages du Sénégal, mais nous les adaptons aux réalités de la RDC.
Les séances des travaux tenues lors du passage de l’Abbé Jean-Claude Atusameso, Président de la Fondation, en RDC aux mois de Février-Avril avaient permis de préciser les objectifs de Earth Rights Institute et de la Fondation Jatukik Providence dans leur mission d’implanter l’Ecovillage pilote de Kibeti en particulier et le Réseau des Ecovillages en RDC en général.
Ceci dit, ce rapport mettre lumière les grandes lignes de nos séances de travaux à savoir:
- l’étude du milieu,
- la sensibilisation de la population,
- l’application de la méthode d’exploration constructive
- enfin une conclusion présentera les points de mire de ce présent rapport.
I. ETUDE DU MILIEU
Nous avons reconstitué cette étude sur base d’un questionnaire que nous avons adressé à la population notamment : - Le chef de collectivité Sungu et le groupement Ngulumbishi , les chefs des villages, les notables, les directeur de l’école primaire, les préfets des études, les enseignants, les infirmiers, les représentants d’Eglises, les fermiers, les commerçants ambulants, les présidents des comités scolaires et sanitaires, le chef de poste de Kibeti, les propriétaires des malaxeurs, les femmes des enseignants, les paysans et les paysannes.
I. 1. PRESENTATION DE LA CONTREE
La contrée de Kibeti est située au sud du groupement Ngulumbishi, collectivité de Sungu, territoire de Masi-manimba dans la province de Bandundu. Elle est composé de treize villages qui sont : Mbamba, Koshi, Mbanza-lungangu, Kibeti, Kikonga, Kipindji, Kihungu, Kinda, Kikumbi, Musala, Kingangu, Kikombo, et kikishi.
Repartis en deux ethnies : Les bambala est constitué de 8 villages et les batsamba avec 5 villages. Toutes les deux ethnies trouvent leurs origines en Angola en amont de Rivière Kwango. Ces peuples sont partis de la source du Kwango et ils ont atteint le mashindambanza dans le territoire de Gungu. Ils ont commencé à fuir le colon (homme blanc) et ils sont arrivés à l’embouchure des rivières kwenge et kwilu. Ils seront dispersés sur le lieu suite à une famine causée par les éléphants qui avaient ravagés toutes les cultures vivrières. Avec leur Chef coutumier Ngulumbishi, ils décident de suivre encore la source de la rivière Kwenge et se sont installés entre les rivières
Kunga, Kimbedi, kanzumbu et Muwangi.
En 1943 sera créée l’école primaire avec trois salles baptisée poste primaire de Kibeti.
Pourquoi le poste sera appelé Kibeti et non kikonga proche du lieu ? La raison en est qu’à l’arrivée du missionnaire belge, le Père Jean de la congrégation des jésuites sur le lieu afin d’implanter l’école, il trouvera seulement le chef du village Kibeti qui avait répondu à son invitation tandis que le chef de kikonga prendra la fuite en forêt. Ainsi le missionnaire décida baptiser le lieu au nom de Kibeti.
I. 2. STITUATION GEOGRAPHIQUE:
Kibeti est située au Sud du territoire de Masimanimba, dans la collectivité de Sungu. Il est séparé au Nord par la rivière Kunga, au Sud par la rivière Muwangi, à l’Est par la rivière Kwenge et à l’Ouest par la collectivité de Lobo dans le territoire de Feshi.
Elle est vraiment enclavée par rapport aux grands centres à l’essor du développement. L’agglomération de Kibeti est éloignée de 48 Kms du chef lieu du territoire de Feshi, 65 Kms de pay-kongila et de 68, Kms de la mission catholique de Kingandu. Toutes ces trois cités sont les grands centres de développement du milieu.
Il connaît deux saisons : la saison des pluies pendant 9 mois et la saison sèche pendant 3 mois. Des petites forêts dites galeries logent les rivières mais la majeure partie de la végétation est constituée par des brousses et une savane boiseuse. L’on assiste à une déforestation totale du milieu.
Toutes les eaux (rivières et ruisseaux) ne sont pas navigables suite aux rapides. Et il est difficile d’effectuer la pêche par pirogue ou par bateau. Ces rapides sont favorables à la production du courant électrique : par exemple la chute de la rivière kimbedi ou va être implanter l’écovillage.
I. 3. SITUATION ECONOMIQUE:
L’économie de la contrée de Kibeti est basée sur la production de l’huile de palme artisanale, l’agriculture et les échanges des biens manufacturés en troc contre les produits agricoles. La fermeture de l’huilerie de Kibeti suite à la faillite empira la situation socio-économique de la contrée.
La population de la région de Kibeti pratique une agriculture d’autosubsistance suite au manque de moyens évacuation des produits agricoles vers les grands centres de consommations. Aucune activité commerciale rentable permettant facilement la circulation monétaire dans la contrée. La plupart des villages pratiquent la pisciculture mais manquent les outils de travail. Les routes de dessertes agricoles sont impraticables suite à l’absence des véhicules dans le milieu. Quelques jeunes gens pratiquent un commerce ambulatoire par manque des magasins.
Aucun moyen de communication (phonie ou appareil cellulaire) pouvant aider la population à se mettre en contact avec l’extérieur soit avec leurs enfants se trouvant en ville.
Les ateliers de menuiserie et de ferronnerie pour fabriquer et entretenir les outils et les matériels nécessaire à l’autonomie économique des villages sont moins équipés.
I. 4. SITUATION SOCIALE ET CULTURELLE
1. EDUCATION:
Le centre de Kibeti dispose:
- deux écoles primaires dont l’une catholique et l’autre protestante ;
- deux écoles secondaires non conventionnées.
Parmi elle, seule l’école primaire catholique est en matériaux durables tandis que les autres sont en pisé. Pas de bancs pupitres pour les élèves ni pour les enseignants, bref l’enseignement à Kibeti se donne dans des mauvaises conditions. Les installations hygiéniques des élèves et des enseignants sont construites en pisé.
Aucune bibliothèque pour les élèves ni pour les enseignants. Pas de machines à écrire ni ordinateurs et d’ailleurs les élèves du coin n’ont jamais vu ni entendu parler d’ordinateur ni de l’Internet. Le manque des laboratoires empêche la création des écoles techniques. Certaines classes de l’école primaire catholique de Kibeti manquent de toiture suite à des pluies torrentielles qui avaient emporté les tôles.
2. CULTURE:
La culture est l’identité propre d’un peuple et elle en est la richesse inaliénable. Mais, il a été constaté qu’à Kibeti certaines valeurs culturelles ont été désapprouvées suite à une mauvaise interprétation de la Bible par les sectes. Des danses ancestrales et folkloriques ne s’exhibent plus. Des théâtres dans des écoles ne se déroulent plus. De surcroît, l’on constate une démotivation totale des enseignants suite à un mauvais paiement des salaires. Certains villages ne disposent pas même des terrains pour le football. C’est une population à majorité analphabète. Aucune activité culturelle pour distraire la population.
3. LA SANTE:
La contrée de Kibeti dispose deux centres de santé, l’un appartient à la zone de santé de pay-kongila et l’autre d’une organisation locale de base. Le centre de santé de la zone de santé de pay-kongila a été construit en matériaux durable par la population elle même sans l’intervention du gouvernement. Il dispose de trois maisons mais non équipés en produits pharmaceutiques. On manque une formation médicale plus proche. Tous les hôpitaux sont distants de plus de 50 à 68 kms.
Plusieurs cas des morts surgissent à cause de la distance. D’autres accouchements des femmes se font en cours de route.
4. HABITAT:
Les habitations sont construites en paille ou en pisé. Ces maisons se brûlent facilement lors des feux de brousses.
II. LA SENSIBILITION DE LA POPULATION
La journée de sensibilisation a eu lieu le mardi 24 mai 2005 après avoir eu l’autorisation officielle du chef de collectivité. Elle s’est tenue dans l’Eglise catholique et la population a répondu massivement.
Objectifs spécifiques:
Le programme de la journée s’est présenté de la manière suivante:
- Eveiller la conscience paysanne à la reprise des activités productrices non opérationnelles et longtemps négligées suite au manque des moyens de transport (véhicule) pour l’évacuation des produits.
- La création du comité local.
- La remise des quelques matériels (outil de travail).
- Arrivée et entrée de la population à partir de 9 h 00’
- Entrée de la délégation de la fondation JATUKIK à 9 h 45’.
- Entrée du chef de collectivité de Sungu à 9 h 50’.
- Prière d’exhortation par l’animateur Jean-Paul Atusameso : 9 h 50 à 10 h 00’.
- Mot d’ouverture du chef de collectivité : 10 h 00 à 10 h 05.
- Début d’activités par l’exposé de l’animateur Raymond Kumbelunzwetu.
II. 1. OUVERTURE DE LA SEANCE:
Le modérateur a ouvert la séance avec la présentation de la délégation de la fondation et celle de l’ordre du jour. La population a adopté l’ordre et a applaudit massivement. Il s’en est suivi l’exhortation de l’animateur Jean-paul Atusameso tirée dans la bible : Néhémie 1,1-5.
Dans son exhortation, Jean-paul a comparé les chrétiens de Kibeti au peuple d’Israël qui avaient beaucoup souffert avant que Jérusalem celle-ci soit bâtie en ville sainte. Nous devons tous être unis dans la prière et engagés dans le travail, a dit l’Animateur, afin que Dieu qui entend vos pleures et voit notre action fasse de ce centre une grande agglomération.
Le chef de collectivité a encouragé l’initiative de la Fondation Jatukik Providence et de Earth Ritgh Institute qui ont songé à crée un Ecovillage et à désenclaver le milieu de Kibeti. Il a demandé à la population d’être attentive afin de bien suivre les exposés des animateurs dans le respect, la discipline et la liberté. L’O.N.G.D. est une agence de développement qui prône le volontariat et le bénévolat dans un premier temps a dit le chef de collectivité à la population de Kibeti. Il faut d’abord beaucoup travailler et l’assistance vient après, pas de fatigue et soyez persévérants. Le chef a rassuré la Fondation JP et ERI de sa franche collaboration. Et il a remercié les animateurs.
II. 2. LES EXPOSES:
Prenant la parole, Monsieur Kumbelunzwetu, Coordinateur de la FJP en RDC a remercié la population pour répondu massivement à l’invitation et ceci prouve à suffisance qu’est vraiment engagée vers la voie de développement.
Dans son exposé, l’animateur a expliqué à la population la mission leur assignée par la FJP et ERI. Celle-ci consiste à la conscientisation et à la revalorisation des activités productrices des revenus familiaux telle que : les travaux des champs à grande étendue, l’introduction des cultures saisonnières, l’accroissement de la production de l’huile de palme, le renforcement des capacités des initiatives paysannes, la réfection des routes de dessertes agricoles par les jeunes, et l’encadrement des fermiers et pisciculteurs de chaque village en comité de développement. Cette sensibilisation complète celle que Monsieur l’Abbé Jean-Claude avait amorcé lord de sa visite. Vu la crise qui bât son plein en RDC en générale et dans cette contrée en particulier, la FJP et ERI ont pris la décision d’implanter un Ecovillage pilote à Kibeti qui servira de modèle à d’autres Ecovillages que nous implanterons en RDC. L’heure est venu, a dit l’animateur à ses interlocuteurs, de se ressaisir car le développement que la fondation prône, c’est celui qui est participatif, durable, communautaire, qui doit amener chaque personne dans son village de se prendre en charge par les principes de l’autonomie, la convivialité, l’ouverture, le respect, la solidarité et la liberté de croyance individuelle a encore ajouté Monsieur Raymond à l'assistance. Nous allons travailler avec tous les villages, et tout paysan interpellé au message prend conscience de se retrouver dans une structure villageoise de développement.
Pour les africains, le développement doit commencer par nos ménages, villages traditionnels et centres urbains. Donc, nous devons améliorer nos conditions de vie dans nos milieux respectifs, dans les secteurs : social, culturel, environnemental et économique. L’animateur insiste et rappelle à la population l’importance du travail. Ainsi ajouta-t-il, il n’existe nullement une O.N.G.D. qui distribue de l’argent à ses membres. Seule notre terre, eau, foret et brousse vont nous procurer une source de revenus pour répondre à ses besoins.
La FJP et ERI ne seront là que comme nos facilitateurs pour trouver certaines solutions à vos préoccupations. Et d’aucun l’ignore, les grandes réalisations de la FJP ont permis de sortir plusieurs coins de notre pays de la misère. Reprenant la parole, l’animateur Jean-Paul a partagé l’expérience vécue à la mission Bengi. Il a raconté la façon dont Monsieur l’Abbé Jean Claude s’était débattu pour amener cette population à se prendre en charge par l’approche de la prise de conscience et l’autodétermination. Il a initié un projet d’achat et d’évacuation d’huile de palme, un projet d’appuie aux écoles et centres de santé, et un projet de réhabilitation de l’habitat en milieu rural. Notons que ces projets aident la population en particulier et la mission en général.
II. 3 .CREATION DU COMITE LOCAL:
Le comité que nous allons créer, souligna Mr Raymond, doit être un comité élu par vous même la population. Le dit comité sera appelé « coordination pour le développement des villages ». Il est composé de 4 membres du bureau et de 7 présidents de différentes commissions qui sont : économie et infrastructure, agriculture, élevage et pisciculture, promotion de la femme paysanne, éducation, santé, habitat et environnement.
Conditions ou profil des candidats:
Cette structure est celle qui sera constitué dans chaque village. Le comité de chaque village fera rapport de leurs activités à la coordination, qui elle à son tour donnera le rapport global à la fondation.
- Etre un homme honnête et volontaire
- Avoir la capacité d’un leadership
- Avoir les initiatives du développement dans le village
- Savoir lire et écrire
- Avoir l’esprit démocratique.
Notre collaboration sera franche avec toute la population et d’un partenariat très sincère.
A ce mot, sommes-nous ainsi passés à l’organisation des élections.
Ainsi, voici la liste des membres de la coordination locale élus par la population
I. LES MEMBRES DU BUREAU DE LA COORDINATION
- Coordinateur local : Monsieur Mawandu Mamy Kay
- Coordinateur local adjoint : Monsieur Kimvuka Ndangu-Ngangu
- Rapporteur : Monsieur Théophile Ziata Lukosi
- Trésorier : Monsieur Denis Waditukila
II. LES MEMBRES DES COMMISSIONS
A. Commissions
- Economie et infrastructure : Président : Kivudi Mavula Jacques
- Agriculture, élevage et pisciculture : Président : Macaire Kutukakumbadi.
- Promotion de la femme paysanne : Madame Nakamwambila Miledibuna.
- Habitat : Président : Monsieur Lukeya Tony
- Education et culture : Kuzitangaku Kaketa
- Santé communautaire : Mbutuyibi Joachim
- Environnement : Zizi Arthur.
II. 4 .REMISE DES MATERIEL (OUTILS DE TRAVAIL)
Après le déroulement de l’élection des membres de la coordination, les deux animateurs ont remis 19 bêches et 19 machettes au coordinateur, Monsieur Mawandu Mamy Kay assisté de son adjoint et du trésorier et c’est en présence de toute la population de Kibeti. Ces matériels sont à la portée de tout le monde et pour tout village qui a une activité communautaire. Tout outil perdu ou abîmé volontairement doit être remplacé par son auteur, ont rappelé les animateurs à la population. Prenant la parole, Monsieur le coordinateur Mawandu Mamy Kay a, au nom de la population remercié Monsieur l’Abbé Jean Claude et la fondation JATUKIK du geste posé. Il a rassuré les animateurs que ces outils seront bien gérés pour l’intérêt de la communauté.
Les animateurs ont distribué de nouveau les cahiers et bics à toutes les commissions pour la participation aux travaux de séminaires -atelier.
III. L’APPLICATION DE LA METHODE CONSTRUSTIVE
La troisième partie de notre programme s’est effectuée du 25 au 27 mai 2005 par un atelier de formation dans l’Eglise catholique. Il était destiné uniquement aux membres de la coordination.
III.1 OBJECTIFS DE L’ATELIER:
Le présent séminaire atelier a pour objectifs:
- Amener les membres élus à comprendre l’organisation structurelle et le fonctionnement de la fondation JATUKIK conformément à son statut afin de s’imprégner de son but et de ses objectifs.
- Comprendre le rôle de la coordination et les attributions de chaque membre afin de remplir les taches qui lui sont confiés.
- Permettre aux membres de la coordination de découvrir les succès, les forces et perspectives d’avenir de la contrée qui se traduiront en projets de développement.
III. 2 . LES THEMES DES JOURNEES
PREMIER JOUR: Le mercredi 25 mai 2005
Participants : 42 personnes.THEME : ORGANISATION STRUCTURELLE ET FONCTIONNEMENT DE LA FONDATION JATUKIK
Pour ce thème, les animateurs ont fait la présentation de la fondation aux séminaristes. Ils leur ont parlé de la création, la signification de JATUKIK, son but ultime et ses objectifs à atteindre.
S’agissant du but de la fondation qui est la recherche du royaume de Dieu et de sa justice ; l’animateur Jean Paul a longuement conscientisé les responsables de la coordination. Dans la recherche du royaume de Dieu, Et sa justice, il y a tout d’abord, l’amour, la solidarité, le souci, le partage, le sacrifice, l’encadrement et l’unité, que chaque membre de la coordination doit manifester. Pas de dictature, servez notre Dieu et notre population car la force du développement dépend de l’intégrité spirituelle et morale a conclu l’animateur.
L’animateur Raymond Kumbelu leur a expliqué l’organisation et le fonctionnement de la fondation en s’appuyant sur le statut.
DEUXIEME JOUR : Le jeudi 26 mai 2005
Participants : 36 personnes.THEME 2 : ROLE, ATTRIBUTION ET FONCTIONNEMENT DE LA COORDINATION POUR LE DEVELOPPEMENT DES VILLAGES.
ANIMATEUR: RAYMOND KUMBELU
- ROLE : La coordination pour le développement des villages est un organe d’interlocution POUR LA GESTION DES ACTIVITES DE DEVELOPPEMENT DES VILLAGES. Elle est la courroie entre la fondation et la population.
- ATTRIBUTION DE LA COORDINATION : - Coordonner les différents groupes villageois dans l’organisation des activités économiques, sociales, culturelles et environnementales.
- Disposer d’un interlocuteur représentant les villages avec un statut juridique reconnu, apte et dynamique à amener des actions au nom des villages.
- De constituer une banque des données de toutes les activités ou initiatives locales par un recensement scientifique.
- D’être en contact permanent avec tous les comités des villages et la fondation.
- Faire les suivis aux réalisations et activités des villages.
- Surveiller les outils de travail.
- Donner des rapports mensuels au secrétariat général de la fondation.
- Créer dans chaque village un comité de développement.
- ATTRIBUTIONS DES MEMBRES DE LA COORDINATION.
- Du Coordinateur local:
- Il convoque, préside et dirige les réunions de la coordination et de tous les comités des villages.
- Il veille à l’application stricte de décisions et orientations prises par l’assemblée générale des villages.
- Représente la coordination auprès des tierces.
- Il prend des décisions démocratiquement avec tous les membres.
- Du vice-coordinateur
- Il assiste le coordinateur dans ses attributions et le remplace en cas d’empêchements ou absence.
- Il s’occupe de l’administration et travaille en étroite collaboration avec son titulaire.
- Du rapporteur :
- Le rapporteur dresse les procès verbaux des réunions et rapporte tous les travaux des séminaires.
- Il assure la correspondance et garde les courriers.
- Du trésorier :
- Il est le caissier de la coordination locale.
- Il perçoit et garde les cotisations de tous les membres, les dons et legs dans un compte.
- Il signe conjointement l’entrée et la sortie des fonds avec le coordinateur et chargé de l’administration en vue d’une gestion collégiale.
- Les commissions : Sont des services techniques chargées de l’encadrement et au suivi des activités des populations dans les villages.
- Chaque commission exerce sa tache dans le domaine précis
- Chacune d’elle travaille en étroite collaboration avec les sous commissions villageoises. Nous devons trouver dans chaque commission, un président et un secrétaire.
TROISIEME JOUR: Le vendredi 27 mai 2005
I. THEME3 : APPLICATION DE LA METHODE D’EXPLORATION CONSTRUCTIVE
Animateurs : Jean Paul Atusameso et Raymond Kumbelu.
Nombre des participants : 39 personnes.
- Objectifs du thème:
- Amener les participants à un exercice de renforcement des capacités afin de découvrir leur force réussite ou encore succès dans l’organisation des activités déjà entreprises.
- Dégager les perspectives d’avenir qui doivent se traduire en projets de développent.
- Choisir les projets prioritaires selon les besoins réels ressentis par la population.
- Techniques et méthodes utilisées.
Après avoir donner les explications du thème, des objectifs et des techniques et méthodes ; l’animateur Raymond Kumbelu a posé la question et laquelle a été complétée par Jean-paul.
- Travail en équipe pour chaque commission
- Désignation d’un rapporteur à chaque commission
- Débat du sujet et recherche des rêves (perspectives)
- Exposition du travail à la plénière et adoption
- Supervision faite par les deux animateurs.
- Question. : Au regard de tous les problèmes qui surgissent dans le cadre du développement ici au village, et considérant tous les efforts entrepris, succès, réussites, à certaines réalisations. Comment pouvez-vous envisager les perspectives d’avenir de notre contrée pour un développement durable dans les différents secteurs?
- Marche à suivre : Chaque commission commence à relater d’abord l’histoire de l’action réalisée par la population, montrer les forces au succès et ensuite les perspectives. Après avoir donné la marche, chaque commission s’est retirée, pour le travail.
III. 4. RESULTAT DES TRAVAUX DE CHAQUE COMMISSIONS.
Les membres des commissions se sont focalisés au centre d’agglomération de Kibeti siège de toutes les actions réalisées.
III. 4. 1. Commission de l’environnement:
- Histoire: L’arrivée des colons belges à kikonga pousse la population à comprendre l’utilité de planter les arbres fruitiers au poste baptisé Kibeti (école primaire).
- Les enseignants et catéchistes débutent la vulgarisation et insistent sur la conservation des forêts et des espèces animales.
- Forces et succès : - Disponibilité des latrines compostes construites en pisé à kibeti centre et dans les villages.
- Aménagement des sources d’eau potables pour les élèves de Kibeti et au village.
- La mobilisation de la population au ramassage des piles usées.
- Conservation de certaines espèces animales en disparition.
- Plantation de pelouse dans certains villages et au centre de Kibeti.
- Perspectives d’avenir : La commission propose ce qui suit :
- le reboisement suite à la déforestation.
- Création d’un centre de domestication des espèces en voie de disparition.
- Aménagement des sources d’eau potable en matériaux durables
- Formation de cadres juridiques compétents pour l’application et le respect du code forestier dans des villages.
- Protection de la faune et flore par des méthodes appropriées (création des parcs).
- Plantation des arbres fruitiers en disparition.
- Construction d’une centrale hydro électrique.
III. 4. 2. Commission de l’économie et infrastructure:
- Historique: L’économie de Kibeti commence par la création d’un marché d’achat rondolfa (Mukweshi) en 1942, viendra ensuite l’exploitation et l’extraction d’huile de palme par le portugais Monsieur Anibal d’Olivera depuis 1945. A partir de 1973, l’usine sera cédé à un sujet congolais Monsieur Mayele et subira un déclin en 1986.
- Forces et succès :
- Scolarisation des enfants
- Achat des gros bétail et fermes
- Construction de quelques maisons en semi-durable
- Accès aux soins de santé dans l’ancien temps à tout le monde
- Diminution du taux de chômage dans le temps
- Accroissement de la production d’huile de palme
- Tirage du vin de raphia
- Fabrication des houes, machettes, bêches, armes à feu pour la chasse. (recyclage des métaux)
- Perspectives d’avenir :
- Création des différents sites de marchés locaux
- Entretient des routes de dessertes agricoles et ponts
- Assurer les moyens de transport pour l’évacuation des biens et des personnes.
- Disposer les moyens de communication (phonie, téléphone cellulaire, Internet)
- Amélioration des conditions d’extraction d’huile de palme pour un meilleur rendement
- Approvisionnement en matériel (outils de travail)
- création des boutiques (cantines sociales) dans des villages
- sensibilisation de la population au stockage des produits agricoles dans des ménages
- création des caisses d’épargne et de crédits (coopératives)
- organisation de formation sur la gestion de patrimoine
- Formation sur les petites et moyennes entreprises.
- appui au petites et moyennes entreprises
- Construction d’une centrale hydro- électrique.
III. 4. 3. Commission de l’éducation et de la culture:
- Historique: la création de la première école à Kibeti avec trois salles de classe en 1933 par les missionnaires belges catholiques.
- Obtention d’une direction de l’école primaire en 1979 scindée avec celle de Kikundu.
- Création d’une école secondaire par les parents en 2000 avec l’appui des intellectuels de la contrée bien que construite en pisé.
- Forces et succès:
- L’unité des populations à la formation d’un centre d’agglomération de 13 villages.
- Formation de l’élite intellectuelle à partir de l’école primaire
- Construction d’un bâtiment en matériaux durable et un bureau par la population de Kibeti
- Création de l’école secondaire (Institut Kisala/Kibeti) en pisé
- Création d’une école protestante à Kimbamba du niveau primaire
- Création d’une école secondaire à Kimbamba.
- Perspectives d’avenir:
- Construction d’un bâtiment de quatre salles en matériaux durable et le refectionnement du bureau pour le compte de l’école primaire.
- Renouvellement de la toiture d’un bâtiment de l’école primaire Kibeti.
- Equipement en bancs pupitre à toutes les écoles de la contrée
- Construction de deux bâtiments de six salles et un bureau pour l’institut Kisala.
- Construction de deux dortoirs pour les élèves garçons et filles
- Doter les écoles des machines à écrire
- Créer une bureautique ou un cyber café pour la promotion des jeunes
- Fournir les matériels didactiques et manuels des élèves et enseignants
- Doter les écoles des équipements sportifs
- Création des cantines scolaires et bibliothèques
- Création d’un centre d ‘alphabétisation.
III. 4. 4. Commission de l’agriculture, élevage et pisciculture
- Historique
- C’est par les travaux champêtres que nos parents soutenaient leur vie, l’élevage bétails
- Introduction du gros bétail par les prêtres missionnaires en 1969
- L’échange des semences par le système de troc
- Forces et succès:
- La pratique de l’agriculture de l’autosubsistance à toute la population
- Source de revenu et de survie de l’agriculture paysanne
- La prise en charge des parents à la vente des produits agricoles
- La scolarisation et l’accès aux soins de santé primaire par la vente de poissons, bêtes domestique et du gros bétail
- Introduction de cultures attelées, telle que arachides, gel ; F 170
- Rêves:
- Organisation de sessions de formations sur la permaculture, le maraîchage et la traction bovine.
- Création des dépôts de stockage des produits agricoles
- Introduction et adaptation à d’autres cultures vivrières.
- Recherche des différentes semences et espèces.
- Equiper les paysans en matériel de la pisciculture et en outillage de l’agriculture
- Création de pharmacie vétérinaire
III. 4. 5. Commission de promotion de la femme paysanne
- Historique : Depuis les ancêtres la femme a été considérée comme être faible et destiné seulement à la procréation.
- Actuellement, la femme s’est émancipée à Kibeti à partir des journées de sensibilisation sur le SIDA et le IST.
- Forces et succès:
- Refus aux tabous et interdits.
- Participation à toutes les activités du développement.
- La prise de conscience pour la formation
- Participation très active aux travaux de champ
- Perspectives d’avenir :
- Le renforcement des travaux des champs pour une grande production ;
- La création d’une structure d’encadrement des femmes pour l’aménagement des recettes et à l’apprentissage des nouvelles technologies appropriées ;
- Création d’un foyer social ;
- Organisation des sessions de formation aux femmes pour le renforcement des capacités ;
- Recherche de partenaires féminins.
III. 4. 6. Commission de santé
- Historique:
- La dépendance des gens de Kibeti vers le centre de santé de Kisamba à une longue distance entraînait de perte en vie humaine en cours de route.
- En 1983, mobilisation totale de la population de Kibeti à une contribution financière pour un poste de santé ;
- En 1987 avec l’appui des Pères Clarétains, la population débute le projet de construction de trois maisons en matériaux durables et qui seront achevées en 1988.
- Forces et succès :
- Sensibilisation des populations à des cotisations pour la construction des locaux ;
- Apport des matériaux de construction (sable, pierre, eau);
- Création des comités de santé et de relais communautaire ;
- Promotion de centre de santé par la création d’une petite maternité ;
- Lutte contre la malnutrition;
- Assainissement des sources d’eau potable dans des villages;
- Ouverture de quatre postes de santé privés.
- Ouverture de quatre depots pharmaceutiques
- Perspective d’avenir:
- Assurer les soins de santé primaire appropriés;
- Organisation des sessions de formation adéquates sur la santé communautaire;
- Electrifier le centre de santé par le système solaire;
- Disposer les moyens de transport (ambulance) du centre vers les grandes formations médicales de la contrée;
- Construction d’une grande formation médicale à Kibeti;
- Equiper et approvisionner le centre de santé en équipements et produits pharmaceutiques.
III. 4. 7. Commission d’habitat
- Historique: Les maisons villageoises sont les habitations en pisé initiées par les ancêtres .
- Auparavant elles étaient construites en feuilles
- Actuellement, elles sont en pisé et en paille
- Force ou succès:
- Détermination et mobilisation de la population à construire des bonnes habitations
- Concertation
- Solidarité dans le travail
- Travail en équipe
- Construction de certaines maisons en semi durable
- Rêves de population
- Formation des gens à la fabrication des briques à dobes
- Conscientisation des populations dans des villages à la construction des maisons en briques à dobes
- Construction d’un bureau pour la coordination locale en brique à dobes
- Construction d’une maison de passage
- Construction des maisons pour les enseignants et les chefs d’établissement
- Construction d’une maternité.
III. 5. LES PRIORITES DE CHAQUE COMMISSION
Monsieur Raymond Kumbelu, animateur de ce thème pose la question aux participants soit (les représentants de la population) de la manière suivante :
Question : Quelle est la priorité de chaque commission en attendant la construction du centre dénommé: écovillage ?
Réponses des commissions :
Le milieu de Kibeti étant très enclavé par rapport aux grands centres à l’essor du développement et vu que l’évacuation des produits agricoles est le seul moyen pouvant permettre la circulation monétaire dans la contrée, et à donner le revenu au parents pour la scolarité de leurs enfants, à l’accès aux soins de santé primaires et autre besoins ; la population de Kibeti demande en premier lieu :
- Un ou deux camions pour l’évacuation de leurs produits agricoles
- L’installation des phonies pour la communication
- L’ouverture des cantines sociales (boutiques)
III. 5. 1. Les autres priorité avec la participation locale
A. Commission de l’environnement
Priorité: Aménagement des sources d’eau potable
B. Commission de l’économie et infrastructure
Priorité: Entretient des routes de dessertes agricoles
C. Commission de l’agriculture, élevage et pisciculture
Priorité: Evacuation des produits agricoles
D. Commission de l’éducation
Priorité: Construction des infrastructures scolaires et les équiper en mobiliers, fournitures, bancs et matériels didactiques.
E. Commission de la promotion de la femme paysanne
Priorité: Création d’une association des femmes et organisation des sessions de formation.
F. Commission de santé
Priorité: Appui à l’approvisionnement des produits pharmaceutiques et matériels de première nécessité.
H. Commission d’habitat
Priorité: Nécessité d’une formation pour la fabrication des briques à dobes et construction d’un bâtiment de trois salles pour le bureau de la coordination locale.
Après avoir dégagé les priorités des commissions, l’animateur Jean-Paul Atusameso a conscientisé les responsables des commissions de pouvoir travailler main dans la main avec les membres du bureau.
Ensemble, nous trouverons gain de cause. Et avec la volonté de Dieu, nous réussirons.
Prenant la parole, le coordonnateur Monsieur Mawandu Mamy Kay a remercié les animateurs du travail abattu durant toute la semaine.
Au nom du Président de la FJP et des Présidentes ERI, le Coordinateur de la FJP RDC, Monsieur Raymond Kumbelunzwetu a clôturé le séminaire de la fondation JATUKIK à l’intention de la population de L’Ecovillage Kibeti.
III .6. DE LA SEANCE DE TRAVAIL AVEC LES MEMBRES DU BUREAU DE LA COORDINATION
La séance de travail organisé à l’intention des membres du bureau était essentiellement basée sur les orientations, et directives à suivre pour la bonne marche de l’Ecovillage de Kibeti. Nous leur avons demandé de mettre les matières des séminaires en application.
Certaines questions d’information ont été posées et les réponses ont leur étaient satisfaisantes.
Les animateurs ont de nouveau ajouté aux membres du bureau que notre souci est de vous voir renforcer les capacités de bien gérer la communauté de base.
IV.CONCLUSION DU RAPPORT
De tout ce qui précède, il ressort que nous avons étayé dans ce rapport de mission le but et les objectifs que nous voulons atteindre dans la création de notre Ecovillage à kibeti. Tout lecteur qui lira ce rapport sera sans doute interpellé par la crise qui bât le plein dans cette contrée, et nous sommes convaincus qu’en adoptant l’approche de l’Ecovillage, nous allons améliorer les conditions de vie de la population.
Mais néanmoins, les visions dégagées par les bénéficiaires lors des travaux du séminaire atelier ne trouverons pas des solutions instantanées .Nous nous attaquerons d’abord à ce qui est prioritaire et les solutions seront trouvées lentement selon les moyens dont disposeront. Aussi, nous lançons une invitation aux hommes de bonne volonté afin qu’ils nous apportent leur appui pour ce projet de lutter contre la pauvreté.
Ainsi, parleront nous du développement durable et solidaire à Kibeti lorsque tout homme disposera des moyens matériels, humains, culturels indispensables à son épanouissement.
Fait à Kibeti, le 29 mai 2005 Pour les animateurs de la fondation JATUKIK/Providence
1. Raymonde Kumbelunzwetu
2. Jean-Paul Atusameso
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Last modified: 25 August 2005
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